Cet article reprend l'explication de Maria ainsi que des explications que j'ai ajoutées.
Vous trouverez en bas de l'article un document à télécharger pour mettre ces idées en application pendant vos prières familiales.
L'OCTAVE qui précède NOËL
Les grandes fêtes de l'Église ont une octave. Cela signifie que la fête ne se termine pas à la fin du premier soir mais est célébrée pendant toute une semaine.
Noël est également précédé d'une octave, du 17 au 23 décembre.
A l'approche du jour fixé, non seulement les enfants sont impatients, mais l'Église elle-même est devenue si impatiente qu'elle lance un appel passionné au Messie pour qu'il vienne et vite.
A partir de ce jour, dans les antiennes dites majeures des Vêpres, la prière et l'attente s'élèvent en un crescendo toujours croissant.
Ces antiennes, que l’Eglise romaine chantait déjà avec une grande solennité au temps de Charlemagne, commencent toutes par l’interjection « O » : O Sagesse, O Adonaï et Chef de la maison d’Israël, O Rameau de Jessé, O Clé de David, O Soleil de justice, O Roi des nations, O Emmanuel.
Tout l'Avent est caractérisé par le désir infini de la venue du Christ exprimé dans la liturgie, et on peut presque sentir l'impatience croissante dans les antiennes des Vêpres de ces quelques dimanches : « Le Seigneur vient de loin » (premier dimanche) ; « Le Seigneur viendra » (deuxième et troisième dimanches) ; « Le Seigneur est proche » (quatrième dimanche). Tout au long de la saison, l'accent est de plus en plus mis sur la venue du Seigneur - notre souvenir de sa première venue, notre désir croissant de sa seconde venue à ce Noël actuel, et notre grande attente de sa venue finale dans les derniers jours.
Ces jours de sainte attente doivent être célébrés aussi en famille. Les antiennes O peuvent être écrites sur un morceau de carton blanc et placées chaque jour au centre de la table pour le repas principal de la famille, puis ajoutées à la prière du soir de la famille. Retrouvez les plus bas.
Une vieille coutume remonte aux monastères du Moyen-Âge : les moines partageaient entre eux des friandises supplémentaires pendant cette octave précédant Noël. Par exemple, le 19 décembre, lorsque l'Église invoque le Christ sous le nom d'O Radix Jesse (Ô Racine de Jessé), le frère jardinier apportait ses meilleurs légumes et fruits, parmi lesquels se trouvaient de très belles racines ; ou le 20 décembre, lorsque l'antienne dit « Ô Clé de David », le frère cellérier utilisait sa clé pour la cave à vin et en tirait le meilleur vin. Enfin, le 23 décembre, c'était le tour de l'abbé, qui venait avec des cadeaux spéciaux pour les frères. Cette belle coutume pourrait être rétablie dans les familles, les membres de la maison se relayant pour offrir une surprise au repas du soir, laissant le dernier jour au père, la veille à la mère, la veille à l'aîné des enfants, et ainsi de suite.
Il y a aussi la tradition, remontant à Honorius d'Autun, qui relie les O Antiphons aux sept dons du Saint-Esprit, dont le Saint Enfant fut comblé au moment de sa naissance
Les sept dons du Saint-Esprit sont la sagesse, l'intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Ils appartiennent en leur plénitude au Christ, Fils de David. Ils complètent et mènent à leur perfection les vertus de ceux qui les reçoivent.
On pourrait donc imaginer une prière familiale particulière pendant ces 7 jours, vous la trouverez prête à imprimer dans le pdf.
17 décembre
O Sapientia, quae ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia : veni ad docendum nos viam prudentiae.
O Sagesse, de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité : Viens, Seigneur, nous enseigner le chemin de la prudence !
18 décembre
O Adonai et dux domus Israel, qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento.
O Adonai, chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne : Viens, Seigneur, nous délivrer par la vigueur de ton bras.
19 décembre
O Radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, jam noli tardare.
O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.
20 décembre
O Clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui aperis et nemo claudit ; claudis et nemo aperit : veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
O Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
21 décembre
O Oriens, splendor lucis aeternae, et sol iusticiae : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.
O Orient, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort
22 décembre
O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.
O Roi de l’univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur : Force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver.
23 décembre
O Emmanuel, Rex et legifer noster, expectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.
O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Viens nous sauver, Seigneur, notre Dieu.
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