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La voie de l'amoureuse

  • Photo du rédacteur: marie B
    marie B
  • 3 sept.
  • 8 min de lecture

LA VOIE DE L'AMOUREUSE

Libérer le féminin: - désir, intériorité, alliance

Essai de Claire de Saint Lager



Un livre qui recele des pépites de douceur, de joie et de grandeur pour des femmes Sentinelles de l'Invisible et heureuses d'être femmes.


Je vous en partage des extraits et vous invite vivement à le lire.


4e de couverture :



« La jeune fille et la femme, dans l'épanouissement actuel qui est le leur, n'imiteront qu'un temps les bonnes et les mauvaises manières des hommes et n'adopteront qu'un temps leurs métiers », écrivait Rilke, pressentant que les périodes transitoires et incertaines ne dureraient pas. S'il était nécessaire que les femmes se défassent des conventions rigides d'une féminité imposée, elles sont aujourd'hui appelées à se redécouvrir refuge d'une vie intérieure immensément féconde. « Un jour (...) seront là la jeune fille et la femme dont le nom (...) n'évoquera ni complément, ni frontière, simplement vie et existence: l'être humain dans sa féminité», concluait le poète allemand dans sa prophétie. Et si ce temps était venu? Il existe une multitude de façons d'être femme, les visages en sont variés et étonnants.

Mais comment accéder à cet « être femme »? À travers le corps, la vie émotionnelle, la découverte de ses talents, la vie spirituelle, l'auteur propose une exploration talentueuse du féminin comme point d'équilibre du monde et invite chaque femme à s'approcher de son propre mystère en retrouvant le sens du désir.

Claire de Saint Lager signe ici son premier essai. Née en 1985, diplômée de l'ESCP, après des études de lettres et d'histoire, elle participe à des programmes d'éducation au Cambodge et aux États-Unis.

En lien avec l'association Frateli, elle conçoit « Inspire », projet lauréat de « La France s'engage», visant à accompagner l'orientation de lycéens de milieu modeste. Elle crée Isha Formation, parcours destinés aux femmes et aux jeunes filles (Graine de Femme) pour renouer avec le féminin.


EXTRAITS


La grâce est légèreté tandis que l'élégance est courage.

Il n'y a rien de superficiel à vouloir vêtir ce corps avec élégance. Il s'agit de porter au monde la beauté et d'avoir le panache de se tenir droit quand le poids de la vie veut nous faire plier. On dit la femme coquette, je la vois digne, quand ce sens du beau n'est pas dégoulinant et étouffant, mais joyeux et libre. Chaque femme a sa propre manière de se vêtir, certaines aiment la sobriété, d'autres les jets de couleurs et les volants, d'autres les coupes droites et dessinées. Parfois, l'on peut même alterner entre ces différents styles au gré de la manière dont nous nous sentons.

Les formes, les couleurs et les matières dont nous nous vêtons traduisent notre état intérieur, nos émotions, notre personnalité et nos mouvements. C'est l'un des grands privilèges des femmes de pouvoir tant varier ce qu'elles portent, au gré de leurs envies, et porter un message au monde à travers la manière dont elles ornent et honorent leur corps.



Soyons de grandes amoureuses de la vie, de la rencontre, du Tout Autre. Une amoureuse frissonne à chaque instant, elle ne maîtrise pas ni les choses ni les événements. Elle ne se barricade pas en elle-même, toute sa vie est un élan vers l'autre, vers la surprise, vers l'émoi, vers le frémissement de l'être. Une vie d'amoureuse se cultive jusque dans la solitude du célibat. Transformer son regard sur le quotidien ouvre à cette reconnaissance que la vie est en permanence un don amoureux. Nos cœurs fermés ne laissent pas entrer l'abondance et la joie, et les dons que la vie nous réserve se brisent sur cette porte close. Vivre une vie d'amoureuse prépare d'autant plus à l'amour et au grand amour... La joie appelle la joie,l'amour appelle l'amour, c'est par notre attitude intérieure que nous attirons à nous ce qui fait languir notre cœur.


Voir Dieu dans tous les cadeaux du quotidien : 

Ce compliment lancé par un homme dans la rue, c'était Lui (Dieu) ! Cette lettre reçue d'une amie

c'était Lui ! Ce sourire d'un patient c'était Lui ! Cette plaisanterie hilarante d'une collègue, c'était Lui. C'était Lui à chaque instant, à chaque seconde... En changeant son regard, pour être dans l'action de grâce, dans cette spontanéité de l'instant en reconnaissant que chaque petit moment, chaque petite chose de la journée est une occasion pour Dieu de nous manifester son amour ; alors notre cour d'amoureuse grandit. Cette spiritualité de l'amoureuse, pleine de confiance, la plaça tellement dans cette vibration de l'Amour, qu'elle rencontrait trois mois plus tard son époux.

Si cette histoire continue de m'habiter, c'est parce que j'ai été édifiée par l'humilité de cette grande amoureuse.

L'humilité, c'est la vérité de l'Amour. Sa grande humilité lui a donné le courage d'être en vérité avec ses sentiments et de les déclarer à cet homme qu'elle aimait. Dans son humilité, elle ne s'est pas laissée déprécier, le silence de cet homme n'a pas eu le dernier mot. Sa beauté ne dépendait pas de sa réponse à lui, mais de sa capacité à elle, à vivre fidèle, libre et amoureuse. Son humilité, je la vois dans sa fidélité à l'Amour. Jamais une femme n'a été aussi belle que dans cette vulnérabilité de l'Amour.



« La beauté on sait ce que c'est. Pour peu qu'on y songe cependant, on ne manque pas d'être frappé d'étonnement : l'univers n'est pas obligé d'être beau, et pourtant il est beau'», rappelle François Cheng. L'expérience de la beauté est sans doute l'une des expériences les plus fondamentales de l'existence, elle s'imprime dans tout l'être. La beauté provoque un saisissement, elle interrompt soudain, une fraction de seconde, l'élan de l'action, pour absorber l'Homme tout entier. La beauté est l'origine de la contem-plation, cet art d'exister qui nous rend capable d'accueillir et de laisser entrer en nous ce qui nous dépasse. Alors tout mon être se fait vase de cristal, pure transparence, pour que la Beauté diffuse en moi ses rayons de lumière.



Jouir de la beauté demande de lui accorder du temps car la beauté est dans les yeux de celui qui la regarde.

Il s'agit d'exercer inlassablement son regard. Il existe des personnes qui ont ce don inoui, celui de déceler de la beauté là où personne ne la voit. À l'instar des artistes, leur regard dévoile le beau. Je crois qu'elles possèdent un secret précieux.

L'absence de beauté tue l'âme. Il n'est rien de plus criminel que de parquer des hommes dans des lieux où il ne réside aucune beauté : les baraquements des camps de réfugiés, les tristes tours des HLM, les entassements de tôle des bidonvilles. Et pourtant, jusque dans ces lieux de grisaille, l'Homme, aux ressources inépuisables, recrée des couleurs et des notes de musique, des étincelles de beauté. Là où il y a de l'âme, la beauté surgit.



En revanche, il n'est pas tout à fait juste de penser que seule la beauté intérieure compte. Si cette beauté intérieure est trop enfouie, trop invisible, elle ne se donne à personne. La beauté intérieure doit déborder à l'extérieur.

Elle déborde dans le courage, dans la douceur, dans la joie, dans la tendresse, dans la vie de celle qui la porte. La beauté intérieure doit irradier tout l'être et se manifester avec son visage unique et merveilleux à l'extérieur.

Bas les voiles de tristesse, la beauté ose se dévoiler !

Une amie, passionnée de mode, me parlait de ce qui rendait une femme belle : une alchimie entre l'élégance de l'attitude et l'harmonie des vêtements. L'élégance émane de l'intérieur et se lit dans les gestes, dans le regard et dans les mots. L'harmonie vient du jeu entre les couleurs et les accessoires. Mais elle ajoute que, pour toute femme, être pleinement soi-même, c'est aussi oser un détail nouveau, une couleur qui nous tente, une paire de chaussure originale. Ce qui est trop retenu finit par se fondre dans la banalité et s'éteindre.


REDÉCOUVRIR SES DÉSIRS

Selon Maurice Zundel, le point qui nous enracine en Dieu, ce sont nos goûts les plus profonds. Le mot enthousiasme vient du grec enthousiasmos qui signifie « transport divin ». L'enthousiasme est une émotion puissante proche de lexalation, est une vibration divine qui découle du désir et de la joie. Il en va de même pour nos projets de vie, il sagit de retrouver l'enthousiasme, la flamme, le feu, en un mot le désir. Ce qui est enfoui ou étouffé en nous-mêmes doit jaillir et rayonner.

Si l'on pense que notre époque est trop avide de plaisir, de jouissance et de satisfaction immédiate, il me semble bon de rappeler que le désir au contraire est une exigence.

C'est un feu qui consume de l'intérieur, qui pousse à vouloir changer le monde, à se lever chaque matin, à devenir meilleur. Le vrai désir n'éclate pas, il réoriente.

Nous sommes chacun mus par des désirs : celui d'aimer et d'être aimé en tout premier lieu, et celui-là se conjugue en une variation de notes et de couleurs. « En marche ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés!

En marche les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde (..), en marche les pacifiques, ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5,9), chantent les Béatitudes. Il est des désirs qui nous étreignent, des soifs que nous ne pouvons étancher et qui nous appellent comme une voix intérieure. Ils sont différents pour chacun : certains ont soif de beauté, d'autres de justice, de paix ou de vérité.



Il s'agit de s'accepter tout entier, émerveillé de ce qui nous est offert de donner et de transmettre, confiant devant ses limites. Le juste rapport à soi invite à se laisser surprendre, à ne pas tout comprendre. Ce que je suis me dépasse toujours un peu, et il ne m'appartient pas de le juger, seulement de l'accueillir et de le faire rayonner.

Plus on apprend à s'aimer et à se respecter, mieux on aime en retour. La mesure que l'on utilise pour soi est celle que l'on utilise avec les autres. Si l'on ne peut agir avec tendresse et douceur envers soi-même, il sera délicat de déployer douceur et tendresse avec les autres.

C'est pourquoi il est plus que nécessaire de cultiver son jardin, d'avoir des lieux et des temps ressources pour la vie intérieure, mais aussi pour tout l'être - corps, cœur et esprit. S'accorder de la tendresse et de la considération passe par le fait de savourer le bonheur de chaque instant.

Notre quotidien est jalonné de plaisirs auxquels il s'agit d'être plus présent : l'émergence d'un jour nouveau au réveil, le contact de l'eau sur la peau, l'odeur du pain grillé au petit-déjeuner, la douceur du chocolat… et s'offrir de temps à autre un cadeau : un voyage avec quelqu'un qui nous est cher, un concert, une soirée dansante, un temps de retraite. Le bonheur est avant tout une qualité de présence. Ce à quoi je me donne tout entière, sans projection, sans anticipation, sans inter-ruption, voilà ce qui me plonge dans une joie réelle.

« En cultivant sa vigne, on cultive celle du prochain'», disait Catherine de Sienne. Le juste amour de soi, loin d'un regard égotique, repose sur le soin que l'on accorde à l'instrument que l'on est et qui participe à la grande symphonie du monde. Tout musicien prend soin de son instrument, le nettoie, le réaccorde, afin qu'il puisse sonner justement. De même nos êtres sont l'instrument de la vie de Dieu en nous, et nous devons en prendre soin avec un égard infini.




J'espère que ces extraits vous donneront envie de lire ce bonbon pour l'âme féminine.

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Marie Bancel - AFT

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