Les DOUZE VERTUS D'UN BON MAITRE
PROPOSÉES
PAR Saint J.-B. DE LA SALLE,
Instituteur des Frères des Ecoles chrétiennes ;
LE ZELE
Le discours, dit saint Bernard, le plus vif et le plus efficace, est l’exemple des bonnes
œuvres. Bien ne persuade mieux de ce qu'on dit qu'un exemple qui montre la facilité de la pratique des conseils que l'on donne. Un Maître est comme une lampe placée sur le chandelier, qui éclaire bien par sa lumière, mais qui doit encore échauffer par sa chaleur. Ainsi, le maître procure la gloire de Dieu avec une grande affection, lorsqu'il travaille d'une manière très efficace à sa propre sanctification.
Avec quel empressement, en effet, quelle exactitude, par exemple, un Maître ne remplira-t-il pas ses obligations de son état s'il a un vrai zèle !
Ses obligations religieuses. Comme la première de toutes est pour lui le soin de sa perfection, afin de se soutenir dans la piété, de conserver l'esprit de son état, et de ne pas tomber dans la dissipation de l'esprit, dans le dessèchement du coeur, suites trop ordinaires des études profanes, il regardera comme plus nécessaires que jamais les saintes pratiques …, surtout l'assiduité journalière à l'oraison, les lectures spirituelles, les examens de conscience, la fréquentation fervente des sacrements, les retraites annuelles, etc.
Comment un Maître portera-t-il le poids d'un ministère qui effraierait le plus grand courage, s'il n'est pas animé d'un grand zèle pour le salut des enfants ? il éprouvera donc quelque chose de la tendresse et de l'inquiétude de saint Paul, qui ressentait pour les Galâtes les douleurs de l' enfantement, jusqu'à ce que Jésus Christ fût formé en eux. Ainsi, il fera toute sa satisfaction, toute sa joie, d'instruire sans relâche, sans distinction, sarts aucune acception dé personne, tous les enfants, quels qu'ils soient,
Un Maître véritablement zélé pour l'instruction de ses écoliers, se fait tout à tous, à l'exemple de l'Apôtre, petit avec les petits, c'est-à-dire qu'il se conforme à leur manière d'entendre les choses et de les goûter, qu'il se proportionne, comme nous l'avons fait observer à leur faiblesse, à leur peu de raison et d'intelligence ; prenant néanmoins un langage plus relevé avec ceux qui sont en état de comprendre, et cela, pour les instruire tous avec plus de profit.
Malheur à moi si je ne prêche pas l'Evangile, car j'y suis obligé ! I Cor. ix, 16.

댓글