En voiture Monseigneur. Pere Erwan de Kermenguy

En voiture Monseigneur, du père Erwan de Kermenguy aux Editions Salvator. @editionssalvator @pereerwan

Dans ce roman tendre et drôle, le père Erwan réussit le défi de décrire les réalités complexes et parfois conflictuelles de l’Eglise de France sans dresser les uns contre les autres.

Imaginez un évêque qui sent bien que les choses sont un peu tendues dans son diocèse et qui réalise un soir qu’on lui a volé ses roues de voiture… Commence alors un « jeu de piste » organisé par les voleurs qui va lui permettre de s’arrêter, de rencontrer vraiment ses prêtres, et de redonner un sens à sa mission. Dès les premières pages on reconnait, pour peu qu’on côtoie un peu l’église, la réalité pesante de services diocésains qui alourdissent, malgré eux, plutôt que d’aider les prêtres, et de prêtres qui se rebellent, veulent être écoutés et pas seulement entendus…

Des prêtres qui expliquent que si Jésus avait voulu marcher sur l’eau aujourd’hui, les services diocésains lui auraient expliqués qu’il n’avait pas son brevet de 50 mètres ou son diplôme de maitre nageur et que ça engageait la responsabilité juridique de l’évêché et que donc non, ça n’allait pas pouvoir se faire, pas plus que de rassembler des foules au pied d’une montagne sans avoir prévu l’intendance.

Mais l’auteur montre aussi toute sa bienveillance pour ces services qui font bien souvent de leur mieux…

Ça serait trop long de tout vous détailler mais vraiment ce roman est hyper riche et décrit avec une grande bienveillance, ce que j’ai trouvé vraiment délicat, les tensions dans l’Eglise, tout en proposant, humblement, des pistes d’évolution.

Je fais le rêve qu’un mécène le fasse envoyer à tous les évêques, prêtres et services diocèsains de France, pour que peut-être enfin les choses bougent, non seulement pour les laïcs qui aimeraient qu’une direction soit donnée, mais surtout pour les prêtres qui souffrent et qui pour certains n’en peuvent plus.

On prie pour eux et pour nos évêques ?