Nous avons vu dans le post sur le 8e principe que Charlotte Mason croyait que nous devons offrir aux enfants des pensées et des idées vivantes, et pas seulement des faits secs.
C’est la raison pour laquelle les élèves de Charlotte Mason ont utilisé des livres vivants plutôt que des manuels.
Les livres vivants sont généralement écrits sous forme narrative par un auteur passionné par son sujet. Un livre vivant fait que le sujet «prend vie».
« L’une des conséquences du principe que l’éducation est la science des connexions est qu’aucune éducation ne mérite le nom d’éducation si elle n’a pas fait en sorte que les enfants se sentent chez eux dans le monde des livres, les ayant ainsi rendu familiers avec des penseurs remplis de connaissances. Nous rejetons les versions abrégées, les compilations et leurs semblables, et mettons des livres vivants entre les mains des enfants, qu’ils soient courts ou longs. » C.M.
Les livres vivants ont :
Une qualité littéraire Bien écrits, avec des mots choisis avec précision, un beau langage, de belles évocations...
Des sujets inspirants Les idées abordées viennent exciter notre imagination et susciter notre réflexion. Elles nous donnent envie d'en savoir plus. Les livres vivants sont inspirants parce que l'auteur est passionné par son sujet et sa passion se transmet au lecteur. L'auteur veut partager sa connaissance. Ses mots sont puissants. Lire un livre vivant, c'est comme avoir une conversation avec quelqu'un qu'on n'aurait jamais pu rencontrer, avec qui on n'aurait jamais pu discuter autrement.
Elèvent l'esprit Les livres vivants ont souvent une portée morale. "Les personnages vivent des hauts et des bas, des batailles intérieures, mais finissent par prendre des décision et vivent les conséquences de leurs choix." (blog un festin d'idées).
Se lisent comme des histoires Ils peuvent être écrits sous la forme d'une histoire, mais pas nécessairement. Mais ils sont tellement bien écrits et passionnants qu'on peut les lire en famille dans un canapé. On peut en faire la narration.
Inter-ages
Un livre vivant s'écoute à 5 ans, se lit à 14 et se relit à 50. Il fut lu par la génération de vos grands-parents et peut être lu par celle de vos petits-enfants.
Même si le niveau de langage change, l'enfant prend très vite l'habitude et enrichit ainsi son vocabulaire et sa syntaxe.
Pour prendre un exemple dans la littérature enfantine :
Petit ours brun : texte médiocre, morale peu édifiante... mais est souvent considéré comme "suffisant" pour les enfants... essayez de le faire relire à un ado ... Vous donne-t-il envie de réaliser les choses que fait petit ours brun ? il y a peu de chance....
Caroline : texte qui rime, avec une syntaxe rythmée, des petits animaux bien attrapés quand ils désobéissent : s'écoute avec plaisir de 2 à 7 ans, se lit avec plus d'attention enfant, et une fois adulte vous réaliserez la richesse de cette prose rimée. En lisant Caroline à Paris, vous aurez surement envie de (re)visiter la capitale, Caroline au Pole nord vous permettra de vous passionner pour le cercle polaire et la banquise...
En fait, les livres vivants font appel à notre imagination.
Ils établissent une connexion avec nous.
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